La nuit était en train de se poser sur la belle ville de Metropolis qui nous abritait depuis maintenant quelques mois. J’aimais bien cette ville, elle me donnait un sentiment de sécurité. De hauts murs, des centaines de milliers d’habitants… tous pris au pièges et obligés de supporter mon goût prononcé pour une criminalité de grand ordre. Je souriais à cette simple pensée alors que je m’étais occupé de l’ouverture de mon établissement ce soir. L’Escala, la boîte de Striptease qui accueillait les plus jolies filles de cette ville et c’était un des deux points nevralgiques de la ville avec l’Exodus géré par… Arya, ma petite Harley, ma petite chose, mon fidèle bras droit. Je souriais doucement à cette pensé alors que je partais vers le miroir de mon bureau. J’ouvris un tiroir pour sortir mon masque de nuit… Je m’étalais doucement la peinture blanche sur mon visage avant de souligner mes lèvres de rouge comme le sang. Un sourire un peu plus prononcé histoire de renforcer la terreur que mon visage allait procurer chez les petites merdes citoyennes que j’allais peut-être terroriser ce soir. Je me passais la langue sur les lèvres en contemplant mon travail… Du grand art comme à chaque fois. Mais avant de sortir pour faire des misères aux petits habitants de Metropolis, j’avais un rendez-vous très important avec l’autre grande criminelle de cette ville, ma chère Anya qui était surtout connue sous le nom de… Double-Face… Son père et mon mentor ne pouvaient pas se sentir en peinture et il nous arrivait souvent de nous accrocher à cause de nos deux caractères diamétralement opposé… Anya était le genre de personne… chiante à mourir : elle était toujours sérieuse et le loufoque l’agaçait… Par contre quand il s’agissait d’encaisser un membre viril comme le mien, elle devenait aussi folle que moi… Bizarre quand même non ? Bon je faisais cet effet à bon nombre de jeunes femmes. Elle, moi et Harley nous étions le cauchemar de Metropolis et on aimait la mettre à feux et à sang. Je pourrais presque bander rien qu’à y penser. Je finis par sortir de mon bureau et je me dirigeais vers une backroom privée ou je torturais parfois une stripteaseuse qui ne me convenait plus… Disons que ça évitait de payer des frais de licenciement alors c’était assez pratique. Je pris une brique de lait et je m’en servait un verre avec une paille en me posant sur le canapé… Je but une longue gorgée de lait et je soupirais doucement en observant mon verre.

J’espère qu’elle ne va pas tarder… je vais vite être pompette sinon…

J’eus un de mes petits rires aigues qu’elle détestait tant… Oui ma propre connerie me faisait rire c’était… blasant.

Elle s’observe dans le miroir. La buée dissimule la moitié de son corps. L’autre sourit, la fixe et c’est déstabilisant. Elle sait que ce n’est pas vraiment elle. C’est son autre, sa moitié, la seule personne qui la comprend réellement. « Dépêche-toi princesse. Plus vite on en termine avec ce clown de malheur et plus vite la justice pourra s’abattre. » Anastasia ne prend même pas la peine de répondre, elle est occupée à maquiller son visage. Un côté profondément marqué au noir, l’autre sur une teneur rouge bien plus légère. Deux maquillages sur deux visages qu’elle arbore pleinement. Peu de gens seraient capables de l’assimiler à son nom, de l’assimiler à son héritage et c’est là tout ce qui compte. Plus puissante, c’est grâce à cet avantage qu’elle s’empare du pouvoir. Et jamais ô grand jamais les erreurs du père se reproduiront. Enfin elle décide de s’habiller, provocante à souhait, un côté si peu couvert que l’imagination se révèle futile. L’autre qui au contraire recouvre surement trop de peau. « Parfaite. » Elle sourit en entendant sa voix chuchoter ces quelques mots et part enfin. Rendez-vous est pris dans le strip-club. Business, business. Une partie de son être s’impatiente déjà, elle sent quelques soupires de lassitude échapper à son contrôle alors qu’elle entre dans l’établissement, les tympans vrillés par la musique et les yeux loin d’être dégoutés par le spectacle. Poussée par son autre elle se rend là seulement où il peut-être. Familière de l’endroit, elle connait les habitudes du clown exaspérant. Aucun hasard, la chance est mise de son côté. Le rire perçant l’agace alors qu’elle rentre. Elle le fixe de sa froideur slave unique. Ses yeux bleus semblant le sonder intensément. « Laisse-moi deviner, tu viens de te rendre compte que tu as débordé avec ton rouge à lèvre et ça te fait rire n’est-ce-pas ? » Calme, sérieuse. Anya suit sa morale. Justice. Pile ou face. Sa pièce d’ailleurs vole dans les airs quelques secondes. Douce mélodie que le son du métal qui chante retombant dans sa main. Elle ne prend pas la peine de regarder le résultat, mais elle s’avance. Roule des hanches, catin diabolique, s’avance vers le clown misérable. Une part d’elle se laisse attendrir par sa douce folie, la seconde partie veut plonger son visage dans de l’acide. Elle sourit d’un coin de lèvres, effleure de ses courbes le bel homme avant de s’assoir, volant le verre de lait au passage. « Allons droit au but. Qu’est-ce-que tu me veux ? Nos accords ne te conviennent plus ? Je ne cèderai rien. » Elle le fixe de son regard enflammé. De ce regard rappelant les glaces sibériennes. Malicieuse elle boit le breuvage du Joker, laisse perler une goutte contre son menton. « Contrairement au tien, mon temps est précieux. Ne joue pas avec ma patience. »

Je ricanais tranquillement dans ma salle privée et je sortais un petit miroir pour vérifier mon make-up et je me trouvais vraiment beau… terrifiant aussi. Ma folie était connue de tous et quelque part j’étais persuadé que cela terrifiait énormément de monde parce que personne ne savait exactement de quoi j’étais capable et de ce que j’étais prêt à faire. Je souriais encore à cette pensée. La vie était tellement belle quand on la prenait avec le sourire. La porte s’ouvrit finalement sur ce petit canon qui reprenait la suite de Harvey Dent et je bugais légèrement devant le corps de cette petite pute qui se dandinait en plus terriblement sensuellement. Je me passais la langue sur les lèvres avant d’essayer de prendre ma paille dans la bouche et de boire du lait mais la jeune femme me piqua mon verre de lait… je fis une tête boudeuse, ignorant totalement sa phrase sur les raisons de mon rire. Le seul problème de cette bombe anatomique était qu’elle n’aimait pas rire, elle était bien trop sérieuse ! Et c’était chiant d’être sérieux c’est ce qui ferait toujours d’elle mon inférieure dans le monde du crime. Je la regardais faire dégouliner une goutte de lait le long de son menton et j’imaginais autre chose… avant de secouer la tête et de me tirer de ma rêverie lubrique.

En plus tu gaspilles… tsss !

Elle me presse de dévoiler les raisons de mon invitation et je fronce les sourcils avant de me lever en ronchonnant sur son impatience et sur ses mauvaises manières. Je soupire doucement en m’approchant d’elle lentement et je me penche vers son visage, donnant un petit coup de langue sur son menton pour récupérer la goutte de lait qui en a dégouliné. Je me redresse alors avant de partir du côté du Paper board qui se trouvait dans un coin et je soulevais la première page blanche pour dévoiler un plan… le plan d’une banque… le plan de la grande banque de Metropolis.

Ma chère Anya… cette ville a besoin de sang, de grands criminels et de massacres ! On attaque cette banque, on pique le fric, on attend que les Zéros arrivent et on fait tout péter !

Devant l’idée je sautille sur place dans un petit rire amusé avant de m’immobiliser en la regardant doucement, elle et son sérieux. Je me passe la langue sur les lèvres et les mains dans les cheveux et je m’approche à nouveau.

Toi et moi on peut faire de grandes choses…

Lasse de son attitude. La mise en scène, le spectacle. C’est une perte de temps, Anya n’aime pas ça. Elle préfère lorsque les choses sont efficaces, que ça va vite et que ça va bien. C’est là tout son talent, établir, prévoir, ne pas s’égarer dans des divagations sans fin. Elle l’observe de son regard de salope Russe. Froid ou chaud l’on ne peut le dire. Son sourire semble à demi vrai, une personne sur les deux s’amuse de lui. Juste un peu. « Comme toi tu gaspilles mon temps. Nous ne sommes pas quittes pour autant. » Sa voix cassée exprime l’empressement à s’en aller, à pouvoir gérer ses affaires. Tic tac. Pile ou face. Il se lève et ramasse la goutte perdue. La catin n’émet aucune expression, elle sait qu’il n’en faut pas plus pour le frustrer ou tout le contraire. « Il est écœurant. » Glisse la voix dans sa tête et Anya ne relève. Il est écœurant oui, dégoutant, absurde et bien des choses. Elle le sait, ils sont d’accords à son sujet. Mais elle est folle est-ce mieux ? Elle est sale aussi. Elle revient de loin et peut à tout moment s’égarer à nouveau. « Reste en retrait et laisse-moi gérer les affaires pour cette fois. » Ses jambes se croise et le soupire qu’elle exprime est dirigé vers son autre. Anastasia relève le menton vers le plan qu’il dévoile et s’y attarde quelques secondes. Confortablement installée, visage dans la paume de sa main elle écoute le clown déblatérer son discours spectaculaire. Propagande d’un guignol. « Grande mise en scène. Théâtralité. » Elle ne prend même pas la peine de se redresser « Tu sais comment ça marche ? Je lance la pièce et elle décide qui vit et qui meurt. » Elle n’est pas comme lui. Il tue de sang froid pour les vues sur youtube, pour se faire un nom pour égaler l’ancêtre. Son père a toujours eu le mérite de faire appel à la justice. Tirer le sort et rendre son verdict. Procureur Dent. La carrière d’Anastasia n’est pas aussi prestigieuse, elle n’a pas les mêmes clefs dans la vie que lui. A cause de lui. Mais elle se hisse à sa hauteur, elle le dépasse. Elle rend son jugement, à la manière d’un père disparu. « Bien j’imagine que cet aspect n’est pas négociable. L’enfant veut tout faire exploser et en rire aux larmes. » Elle soupire et sa voix ricane en elle, se moque. Elle a de l’humour. Un humour qui ne fait rire qu’elle. Terminant le verre lacté, perdant son regard sur le plan, analysant les entrées, les sorties, les ratures du clown presque illisibles. « Mes hommes seront prêts, mais si tu fais le moindre écart. Le MOINDRE écart. » Sa pièce vole à nouveau. « Je veillerai personnellement à ce que la justice ne te rate pas et te taille un sourire plus grand encore. Nous sommes nous compris ? » Elle décroise les jambes, se redresse sur son fauteuil, son regard ardent figé droit vers son comparse, son elle ne sait quoi. Elle ne lui sourit pas, elle est sérieuse. Si sérieuse qu’il s’en ennuie rapidement. Il s’est rapproché depuis, elle ne déloge pas son regard. « De grandes choses oui. » S’il ne foire pas tout pense-t-elle presque à vive voix.

Un petit rire jaillit de mes lèvres alors que je reviens légèrement vers la catin qui se trouve avec moi dans la pièce et je me tourne vers mon plan. Son sérieux m’insupporte et sa manière de s’adresser à moi d’un air hautain m’agace plus que tout au monde. Je soupire doucement alors que mon plan ne ressemble pas à grand-chose vu de loin. Je trouve que mon idée est géniale mais elle est obsédée par la justice et c’était terriblement chiant. Aucun petit moment de loufoquerie, aucune originalité… Décidément elle et sa foutue pièce allaient me faire chier jusqu’au bout. Je détestais ce genre d’attitude mais elle savait comment me détester. Je l’aimais bien, elle avait un corps très inspirant mais elle était plus déjantée quand il s’agissait de baiser que quand il s’agissait de faire un grand coup pour rester dans les annales de la criminalité. Mais bon, le sexe était le seul anal que Anya connaissait alors je ne pouvais pas trop lui en vouloir. Je me tournais finalement vers elle et je penchais la tête sur le côté en me passant la langue sur les lèvres et j’eus un petit rictus suivit d’un rire ironique. Je soupirais finalement en haussant les épaules.

Toi et ta pièce… tu peux te la fourrer bien profond dans ton petit cul ! Tu es pour la chance et moi pour le chaos et la destruction… c’est pourquoi tu ne m’arriveras juste jamais à la cheville.

Je souriais doucement, me recoiffant tranquillement de mes mains avant de sortir mon épluche-patates préféré de ma poche intérieur et je la pointais avec dans une moue et je me pinçais les lèvres. Elle osait me traiter d’enfant ? Elle osait vouloir négocier avec moi sur MON plan, MON idée ? Elle se mettrait un argent monstre dans les poches alors que moi je n’envisageais que de détruire ma part pour faire pleurer les riches qui perdraient leur fortune.

Tu représentes tout ce qui manque à cette ville… le rire Anya ! C’est le rire qui fait la vie et mourir en riant est le seul cadeau que méritent les citoyens de cette ville !

Sa foutue pièce vole alors que je range mon couteau et qu’elle me menace… Si je fais un écart ? Moi ? Je rattrape la pièce au vol et la serre dans ma main puissante et musclée. Je plonge mon regard dans celui de la jeune femme.

Tu feras quoi hein ? Je suis celui qui a envoyé Batman pour un gros dodo à l’hosto… Je ne fais jamais d’écart… j’improvise et je sème le chaos, la mort et la désolation sur mon passage. Menace-moi encore une fois et ta pièce… tu ne la reverras plus ! La justice ? Et après c’est moi que l’on traite de guignol…

Je lui lance sa pièce dans un regard froid avant que ma main ne vienne glisser sur sa joue lentement… je la hais autant qu’elle m’excite je ne peux pas le nier… Petite pute qui se prend pour une reine… Pauvre folle qui ne s’assume pas alors que moi je prends ma folie à bras le corps pour ne faire qu’un avec elle. Ma main vient effleurer son sein à travers sa robe et je souris.

En attendant j’ai une longue chose à te montrer…