Je le hais ! Ouais j'ai envie de le couler dans du béton, de l'enfoncer dans un mur et de jeter ce mur au milieu de l'océan. L'ennui c'est que je n'ai rien de tout ça sous la main et clairement je sais que face à cette montagne de muscle, je n'aurais même pas ne serait-ce que le temps, de songer à mettre mon plan à exécution. Recroquevillée sur moi même dans un coin de la pièce, genoux contre ma poitrine, j'observe fixement le sol. S'il croit que c'est comme ça qu'il va me changer il s'fout le doigt dans le cul ! J'ai pas la notion du temps ici mais mon ventre qui se met soudainement à grogner me fait me dire que ça doit faire un bail que je n'ai pas mangé un morceau. Cet idiot serait fichu de me zapper en plus. Quel... j'ai pas de mots. C'est alors qu'au même moment ou je suis en train de lui chercher tout un tas d'insultes et de surnoms plus puérils les uns que les autres, la porte de la cabane s'ouvre et mes yeux assassin viennent directement chercher les siens. Mes prunelles ne se dégagent pas de son visage même lorsqu'il me jette l'assiette à mes pieds, tel un vulgaire toutou. Me redressant alors à l'aide du mur, j'donne un petit coup de pied dedans, l'air provocateur et sans ciller avant de croiser les bras. « Si je suis habituée je suppose que tu vas l'être aussi quand je vais te dire d'allé te faire voir ? » sourire cynique sur le visage, je termine par m'approcher pour allé vers la porte. « T'as aucun droit sur moi, ce n'est pas parce que tu pense servir à quelque chose que c'est le cas ! » ça siffle entre mes dents comme une bonne claque. Oh oui une tarte, j'veux lui en mettre une.

Le geste accompagne la phrase et alors que je n'étais plus qu'à quelques pas seulement de ma liberté, je sens sa main se refermer sur mon poignet. Il est calme, étrangement calme. Du moins je sais que c'est une de ses facettes. La première d'une longue série, celle qui reste silencieuse mais qui n'attend que le bon moment pour vous en coller plein la tête. Fronçant les sourcils, je tourne ainsi les yeux vers lui avant de serrer les dents. « Lâche moi tu me fais mal putain ! » j'retiens le gémissement de douleur qui aurait pu quitter ma bouche quand j'le sens renforcer sa prise. Il cherche quoi là, à me tatouer ? Non parce que à cette vitesse soit il va me le péter, soit il va me marquer. « Drake ! » je lâche ça brusquement, j'me fous de ce qu'il me raconte, il me fait mal là et s'il pense que je vais rester sagement à rien dire il se goure. « On avait dit qu'on ferait les ravitaillements plus pacifiquement, tu étais d'accord ! Tu croyais quoi, que j'allais adhérer à ton caractère de merde ?! » j'me fais dégager au même moment et j'repars en arrière, manquant de m'écraser au sol mais je me rattrape et je récupère mon équilibre juste à temps. Passant une main vive dans mes cheveux afin d'en dégager les mèches gênantes, je sens ma respiration s'accélérer et la colère monter. « Tu n'as pas à me retenir ici contre mon gré alors tu me laisse sortir immédiatement ou je te jure que ça ne va pas le faire longtemps ! » pour ponctuer mes propos j'attrape l'assiette au sol afin de la lui lancer dans le ventre. Mauvaise.

Je sers les dents. Ce mec est un putain d'abruti, comment pouvais-je un minimum le respecter alors que le simple fait de l'écouter parler me rendait dingue ? Mon regard assassin le foudroyant sur place, j'arque les sourcils quand il semble sous-entendre que c'est MON caractère le plus merdique des deux. Fidèle à moi même, je lâche un bref rire moqueur et nerveux. « Tu te fiche de moi ? Assume ce que tu es un peu tu veux parce que là tu me fais doucement rigoler ! » jamais je n'avais eu ma langue dans ma poche. J'aurais pu devenir journaliste ne l'oublions pas, alors c'était dans ma nature ça. De plus, je n'avais plus rien à perdre maintenant. Il voulait me séquestrer ? grand bien lui en fasse mais il ne me changerait pas. C'est alors que sans le voir venir, je sens sa main venir claquer ma joue. Oh putain, j'attéris contre le mur et tandis que je me sens presque assommée par cette massue, je reprend mes esprits difficilement. Il est sérieux là ? Je m'apprête ainsi à lui dire le fond de ma pensée quand cette fois sa main vient se saisir de ma gorge afin de me plaquer au mur. Mes doigts s'agrippant au bras du beau brun, je fini par gigoter, me débattant et lui envoyant un coup de genou dans les parties intimes. Moins fort que je ne l'aurais voulu mais mes gestes n'étaient pas spécialement très libre. Ce qu'il me dit me laisse royalement de marbre et mes prunelles viennent ainsi se planter dans les siennes. « A qui je dois la vie ? à cette nana qui m'a recueillit après le premier séisme tu n'es pas la seule personne responsable de ma survie mais tu es le seul qui me considère comme un moucheron ! Je te rappel que sans moi vous chercheriez encore ces putains de sous terrains ! » il me reclaque violemment contre le béton et je ferme les yeux sous le coup alors que mes pieds se décollent du sol. « Vas-y... c'est ça... soit violent.. si tu pense que ça va.. changer quelque chose.. » ma main se resserre à nouveau autour de la sienne alors que mes pieds s'agitent sous moi cherchant autant à le frapper qu'à retrouver le sol.