Ezio & Leana ♥

Juin 2016.
Aujourd’hui était un jour spécial. Elle allait revoir ce bel homme qui par miracle avait réussi à la contacter pour un rendez-vous et c’est non pas sans plaisir qu’elle allait le revoir. De plus, allié du Sénateur Matthews, elle le faisait autant pour lui qu’elle pouvait le faire pour elle. Sans savoir vraiment le sujet de la rencontre, elle  se tenait face à son miroir deux tenues à la main. Hésitante, elle ne savait que choisir entre une robe blanche ou noir. Décontracté ou Chic. C’est le regard perdu dans le vide qu’elle se sentit partir à la rêverie.

C’était un vendredi soir comme les autres, où en tant que femme de l’élite elle avait été invitée à un énième gala de charité organisé par un proche de son paternel. Sortant du travail, elle avait à peine eut le temps de filer chez elle prendre une douche, qu’elle sortait au bras du sénateur, vêtue d’une magnifique longue noir mettant sa peau hâlée et ses yeux mystérieux en valeurs. Elle avait salué la compagnie, but une coupe de champagne, sourit photographe, et c’est en recevant l’appel de Liam qu’elle avait vu l’opportunité de s’échapper. D’un pas pressé, elle fendait la foule cherchant dans sa pochette son téléphone, quand soudain, elle frappa quelqu’un de plein fouet.  Inquiète, elle tourna son doux minois pour s’excuser. Ses cheveux ondulés retombant en cascade sur ses épaules voltigèrent lui donnant quelque chose de sensuel, alors qu’elle se perdait dans de magnifiques yeux bleus. Captivée, elle eut la sensation étrange qu’il lisait en elle, et si elle aurait préféré qu’il en soit autrement elle ne pouvait s’empêcher de sourire.

Son téléphone se mettant à vibrer, la demoiselle releva le visage, et sourit. C’était fou comme en un seul regard, il l’avait marqué. Il n’avait fallu qu’un seul regard. Cependant, elle devait redescendre sur Terre. S’attacher à un inconnu était hors de questions, et puis dans cette vie, ce serait une grave erreur, car cela signifiait prendre le risque de souffrir. Alors à quoi bon se prendre la tête pour une tenue. Optant sans plus de difficultés pour la robe blanche en dentelle, elle l’enfila, pris une veste et grimpa sur ses escarpins. Elle alla se laver les dents et se parfuma un peu. Les yeux naturellement maquillés, les cheveux lâchés, elle attrapait son portable et sa pochette, quittant sa chambre en direction de la sortie. Passant par la cuisine, elle attrapa  au passage les clés de la voiture et du loft qui se trouvaient sur le bar de sa cuisine américaine et fila vers la Wonderland Tower. Il n’y avait personne sur la route, et c’est alors qu’elle venait de se garer qu’un frisson la parcourut, tandis qu’elle se perdait un peu plus dans ses pensées.

Il avait ce quelque chose qui le rendait charmant. Ce petit quelque chose sur lequel elle ne pouvait mettre le doigt et qui la décontenancée tant. Les yeux brillants, les joues rosies, elle le laissa enfin prendre la parole pour rompre ce silence qui s’était installé entre eux. Quand il s’excusa, elle sourit davantage encore, et avec une douceur presque inhumaine, elle dit : «  Ne vous en faites pas… je ne vous en veux pas…après tout…il faut bien être deux pour se bousculer… » Une mèche s’échappait pour venir caresser son visage, alors qu’elle était toujours près de lui, incapable de quitter ce regard envoûtant. Peu d’hommes l’avaient ainsi attiré par le passé….Non…Personne..Personne à part Alejandro. Elle déglutit, et reprit tel un ange…presque inquiète «  Vous n’avez rien de casser…j’espère…sinon, je me verrais dans l’obligeance de veiller sur vous..un instant. » Oui, elle aimait être ici, avec lui. Mais elle ne se prenait pas au sérieux.

Sortant de sa voiture, regardant l’heure, elle ne se fit pas attendre. Entrant dans le bâtiment avec détermination, elle traversa le couloir et se rendit à l’accueil. On lui y indiqua le bureau de la secrétaire de monsieur Grey, et elle y alla sûre d’elle. A son arrivée, la jeune assistante alla prévenir le PDG qui reçut dès lors la fille du sénateur. Professionnelle, elle s’avança vers lui, pénétrant dans son bureau et tendit une main douce et pourtant très ferme. «  Monsieur Grey… » Au contact de cette main contre la sienne, elle sentit son cœur bondir, et elle ne lui offrit qu’un sourire, bien que tout son corps était comme étrangement attiré à lui. « Comment allez-vous ? » La blondinette qui se sentait de trop face à cette tension palpable, disparue refermant derrière eux la porte. Ils étaient enfin seuls. Et Leana devait se reprendre, si elle ne voulait pas fondre devant tant de charisme. Avec un peu de mal, elle relâcha la pression sur cette main, et prit une inspiration.

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Ezio & Leana ♥

Juin 2016.
Recroiser ses magnifiques prunelles avait suffi à faire basculer Leana… dans ses plus proches souvenirs. Se perdant dans l'océan de ses yeux, ce qui ne durait que quelques secondes en temps réel, sembla durer une éternité pour la jolie brune qui fut submergée par des milliers d'images qui se bousculaient dans son esprit. Le coeur battant au rythme de chacune des sensations qu'elle avait ressenties ce soir-là, la fille du sénateur ne bougeait plus.


Leana… détachant un instant son regard du magnifique jeune homme sourit. Dire qu'elle venait d'oublier toute politesse avant de le rassurer qu'il n'y était pas le seul pour quelque chose dans cette histoire. Honteuse elle lâcha un soupire inaudible et le rouge montant aux joues, elle tendit sa douce et fine main droite " Au fait... Moi c'est Leana... enchantée de faire ta connaissance". Et voilà la demoiselle au minois d'ange se sentait déjà mieux et pût à nouveau se perdre dans de magnifiques yeux bleus. Elle ne pouvait expliquer ce qu'elle ressentait en sa présence, tant s'était bouleversant et pourtant une chose était certaine, elle donnerait beaucoup pour le revoir, qu'il lui sourit à nouveau ou tout simplement qu'il continue de la regarder ainsi. Elle n'avait guère besoin qu'il se présente, le connaissant trop bien pour l'avoir vu dans les médias et dans les fiches partenaires de son paternel. Cet homme qui avait le regard rivé sur elle, n'était autre que le milliardaire Ezio Grey. Homme aussi connu pour être l'un des meilleurs, si ce n'est le meilleur, partis du pays. Une fierté pour ses parents et une cible pour toute femme rêvant de fortune et ayant de bons goûts en matière d'hommes. Oui, il ne la laissait clairement pas indifférente mais pas pour les raisons habituelles. Ce n'était pas qu'attirance en son égard ... Non il y avait quelque chose au-delà... Quelque chose de fort ... C'était comme si elle se sentait lié à cet inconnu qui venait de lui foncer dessus. Une coïncidence? Un signe du destin? Elle n'en avait aucune idée mais elle devrait se débarrasser de cette sensation si elle voulait s'en sortir. C'est à ce moment même que la voix du beau brun l'a sorti de sa torpeur. Amusé il la conforta dans l'idée qu'il était un homme fort et s'inquiète à son tour. Touchant n'est-ce pas ? "Ça va très bien .. Je sais qu'on ne le dirait pas au premier coup d'œil mais je ne suis pas en sucre..." Non, loin de là ! Pippa était même une femme forte et de caractère, derrière ses airs de fille fragile. Remettant la mèche qui la gênait derrière son oreille, elle effleura involontairement son bras et se sentit fondre face à ce sublime sourire en coin.


Cette fois-ci, elle n'oublierait pas ses bonnes manières. Alors après quelques secondes, elle lui tendit la main pour le saluer. Vraiment intéressée par son bien-être, elle le questionna alors sur ce sujet. Il semblait heureux de la revoir et il fallait avouer qu'il s'agissait là d'un sentiment réciproque. D'une voix posée il répondit avec simplicité qu'il allait bien et l'invita à prendre place sur l'un des confortables fauteuils en cuir présents dans son bureau. Ne se faisant pas prier elle passa une main sur ses hanches pour retenir sa robe afin qu'elle ne remonte pas trop et s'assit. "Je vais très bien merci." Elle marqua une courte pause et reprit : "La secrétaire du sénateur m'a dit que vous désiriez me voir aujourd´hui, en quoi puis-je vous être utile?" Directe, elle espérait qu'il le soit aussi et qu'ainsi ils pourraient aborder rapidement le sujet. Son regard se détachant un instant elle en profita pour prendre une grande respiration.


Comme désireuse de faire durer le plaisir, celle qui avait pour but un peu plus tôt de quitter la soirée, proposait implicitement de la rallonger en sa compagnie si elle l'avait blessé afin de se faire pardonner. Une invitation déguisée mais une invitation quand même. Un sourire et cet homme beau et fort jouait l'un des plus grands rôles de sa vie. Son sourire se transforma en une grimace soudaine digne d'un acteur novice qui fit sourire de plus belle l'avocate. Sa main qui frottait ses côtes, elle le fixa et fit à son tour mine d'être inquiète. "C'est douloureux ... N'est-ce pas ?" Elle haussa les épaules, faisant mine de chercher la raison de sa douleur, et soupira amusée. « Et si nous allions un peu à l’écart plus tôt… ? » Elle lui fit signe de la suivre et fila au niveau de la cuisine. Entrant sans aucune gêne comme elle connaissait les lieux et les employés comme sa poche, elle salua les cuisiniers et alla vers le chef Jean. Douce, elle lui fit les yeux doux et après une courte négociation, il leur prépara de délicieux cocktails. La brunette se retourna vers le PDG d’entreprise, et elle lui dit : « Vous verrez cette boisson vous soignera toutes les blessures du monde…Jean fait les meilleurs cocktails de toute la côte. » S’avançant vers la sortie, elle l’amena sur une immense terrasse. Plus de brouhaha. Juste eux, un ciel étoilé et un délicieux cocktail. « Et si vous m’en disiez plus sur votre atroce blessure ? »

Lorsqu’il se pinça la lèvre et s’adressa enfin à elle , la brunette sentit son cœur se serrer. Alors, si elle était là aujourd’hui, c’était simplement car il souhaitait l’embaucher ? Elle fut un brin déçue seulement, elle tenta de ne rien montrer. Déstabilisée, elle haussa les épaules. Elle ne recherchait pas de travail, c’est alors désolée qu’elle dit. "C’est très gentil de proposer..." Elle marqua une courte pause et reprit : "Mais comme vous vous en doutez, je ne suis pas en recherche de poste. Ma place au sein de l’équipe du Sénateur me suffit amplement." Gênée, elle commença à jouer avec ses doigts et baissa son regard. Elle ne voulait pas lui faire perdre son temps. Posant ses mains sur ses cuisses, elle releva ses prunelles noisette vers lui et soupira : "Je ne voudrais pas vous faire perdre votre temps. Mais pourquoi me voulez-vous dans votre équipe, si ce n’est pas indiscret ?" . Oui, elle était intéressée de savoir les raisons de ce désir d’embauche de la part d’un homme qui ne l’avait jamais vu à l’œuvre.

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Ezio & Leana ♥

Juin 2016.
Si elle avait dû imaginer un seul instant ce que serait sa soirée, elle l’aurait vu intéressante. Certes. Mais jamais elle n’aurait été capable de penser que son destin en serait bouleversé. Oui, qu’elle le veuille ou non, ce carambolage allait avoir un impact dans sa vie…dans son cœur. Et elle avait beau se répéter qu’elle était mieux sans les hommes, Ezio avait su d’un seul regard la captiver. Son simple sourire sur ce visage de bad-boy avait su éveiller de douces et précieuses sensations en elle, qui la marquaient bien plus qu’elle ne l’aurait souhaité. Les voilà liés. Frappés par une des flèches d’un petit ange qui allait leur rendre la vie plus amusante…Plus palpitante…juste…parfaite –ou presque-. Son cœur battant à tout rompre alors qu’elle pouvait sentir ses yeux la découvrir, et qu’elle fondait littéralement devant son beau sourire, Leana était victime d’un coup de cœur. D’un coup de foudre. Se remettant de ses émotions après une grande respiration, elle fut aux anges quand elle vit le jeu d’acteur de son interlocuteur qui tentait tant bien que mal de la faire rester un peu plus. Ce ne fut pas surprenant de la voir se prendre au jeu, alors qu’elle mourrait secrètement d’envie d’en apprendre plus sur ce dieu qui l’attirait dangereusement. Faisant mine d’être inquiète, elle accepta sa proposition.

Ezio qui connaissait très bien son père savait pertinemment que la demoiselle travaillait pour son équipe. Alors, s’était un peu avec appréhension, qu’elle était venue à ce rendez-vous. Ignorant la raison de cet entretien, elle n’avait pas pensé une seule seconde qu’il s’agirait-là d’un recrutement. Elle avait alors cru qu’il souhaitait la rencontrer pour parler d’un dossier, ou tout simplement pour discuter du cas du Sénateur. Mais une fois de plus elle se trompait. Ce lieu aurait dû lui mettre la puce à l’oreille, cependant elle en avait ignoré tous les signes. Le bureau avait servi pour elle de lieu formel et professionnel qui n’avait eu pour but selon elle que de mettre de la distance entre ceux qui avait quelques jours plus tôt partagé un bon moment en bonne compagnie sous un ciel étoilé, sur la terrasse. Ses prunelles brunes s’écarquillèrent alors de surprise quand il la mit sur le fait accompli, et elle sourit à la fois flattée et décontenancée. Qu’on la veuille dans son entreprise voulait dire beaucoup pour elle, mais elle craignait que parfois, ce ne soit pas seulement pour sa réputation d’avocate droite et incorruptible. Non. Le nom de Matthews lui collait à la peau, et si elle en était fière, très fière même, elle se doutait de l’influence que cela pouvait avoir sur certaines personnes de ce monde. Nombreux étaient ceux voulant être dans les grâces du paternel en campagne, pourtant, elle savait que monsieur Grey n’avait pas besoin de cela pour être apprécié du Sénateur. Fixant ce regard azur impénétrable, elle chercha ses mots.

Connaissant les lieux parfaitement, elle était persuadée que s’ils voulaient en profiter, ils devraient s’éloigner de tout ce gratin. Non pas qu’ils étaient ennuyant…C’était juste qu’ainsi ils pourraient profiter pleinement l’un de l’autre. Passant par la cuisine, où elle réussit à leur avoir un délicieux cocktail, et où elle déposa un bon pourboire à chacun des employés, elle l’amena ensuite sur la plus grande terrasse qui donnait vue sur un beau jardin et au fond les gratte-ciels de la ville. Lieu romantique et calme. Lieu qu’elle adorait quand elle recherchait un peu de tranquillité et de solitude, pour méditer et faire le tri dans ses pensées…dans sa vie. Lucas aurait tellement adoré cet endroit. A cette pensée son cœur se serra, mais elle ne le laissa pas voir, alors qu’elle se plongeait dans le regard du beau brun. Restant silencieuse, elle aurait aimé se glisser dans son esprit pour connaître ses pensées, mais comme elle ne le pouvait guère, elle s’informa sur sa blessure. Accoudée à la rambarde, elle but enfin une première gorgée de ce doux nectar. « Je vous avais prévenu… Ils sont gourmands et parfaitement dosé… J’espère que ça vous passera» ajoute-t-elle amusée avec un petit clin d’œil. Se détachant avec difficulté de son regard, elle le reporta sur cette nuit noire où les étoiles brillaient de mille feux. « Dites…ça fait quoi de regarder cette ville et de se dire qu’on en est le créateur ? » Elle connaissait la réputation du milliardaire et bien que tout ne soit pas tout blanc dans sa vie et ce qu’il en avait fait, elle voulait en savoir plus sur lui avant de le juger. Pour elle, tout le monde mérite une seconde chance…

Après un court moment, la brunette désolée lui annonça qu’elle ne recherchait pas d’emploi et qu’elle se sentait bien aux côtés de son père. Ambitieuse, ce n’était pas son désir d’évoluer qui la retenait. Non, c’était son besoin d’être près des siens. Son besoin de profiter de sa compagnie avant qu’elle ne le perde à son tour. Cet aveu sembla attrister le jeune homme, et un sentiment de culpabilité la gagna immédiatement. Une petite moue se dessinant sur son visage, elle lui demanda quand même la raison de cette proposition et chaque mot qui sortit de ses lèvres eut le don de faire se serrer son cœur. Tant de compliments pour une si jeune avocate. Whaow. Les yeux brillants , elle sourit et croisa son regard. « La campagne n’est pas ce qui me motive, ni les opportunités qui l’accompagnent… c’est juste qu’être prêt de lui et veiller sur ses intérêts me rassure. Surtout dans une vie où tout n’est que corruption. » Elle déglutit avec beaucoup de difficultés. « Si vous avez vraiment besoin, je peux peut-être conseiller votre meilleur avocat…lors d’une ou deux consultations… » Elle marqua une pause. Cette une proposition comme une autre. Haussant les épaules, elle ne voulait pas être liée à des affaires manquant d’éthique, pourtant, elle pourrait le guider et le remettre sur le droit chemin…s’il lui en laissait la possibilité et écoutait ses conseils. « Y a-t-il des dossiers où vous manquez d’expertise ? » Après tout, elle pouvait bien aider un ami de son père…non ?

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Ezio & Leana ♥

Juin 2016.
C’était comme une sorte de rêve. Une réalité alternative où tout était désormais possible. La demoiselle qui avait souvent gardé à distance les hommes politiques et ceux du genre d’Ezio, appréciait aujourd’hui la compagnie de ce bel inconnu, et ce n’était guère qu’attirance. Il y avait quelque chose derrière ces beaux yeux bleus qui la troublait, l’enivrait. C’était comme si elle pouvait y voir au travers. Comme si elle lui ôtait le masque de froideur que lui donner les rumeurs en ville. Réussissant à lui décrocher un sourire, elle espérait qu’il ne voit pas clair en elle car si c’était le cas, il saurait. Il saurait qu’il venait de la toucher comme aucun autre ne l’avait fait jusqu’à présent…pas même Alejandro. Le cœur battant, elle l’amenait au loin pour un peu de tranquillité. Un simple instant où ce ne serait qu’elle découvrant un peu plus l’un des meilleurs partis des Etats-Unis. Sans jugement, elle voulait se faire sa propre opinion en son égard.

Qu’elle est acceptée d’être là aujourd’hui semblait signifier beaucoup pour ce Business man qui fut toutefois déçu par son refus. La belle avocate avait, auprès de son paternel, la place idéale aussi bien sur le plan personnel que professionnel. Faire partie d’une si grande entreprise ayant des démêlés avec la justice avait beau être dans ses cordes, l’humaniste et intègre jeune femme ne voulait pas être affiliée à une société telle que celle-ci. Et le PDG de la Wonderland Tower le savait. Cependant, il avait espéré au fond de lui, qu’elle accepte de rejoindre ses rangs. Certes l’avoir pour lui serait un atout pour son entreprise, mais une part d’elle lui criait qu’il s’agissait de bien plus. Cette nuit passée sur le rooftop avait clairement changé la donne pour elle, et même s’ils le niaient tout deux, il en était de même pour lui. Célèbre avocate du pays ou non, ce rendez-vous avait été pour eux un moyen de reprendre contact et de provoquer le destin. Etre en sa compagnie était très agréable, et sa raison ne cessait de se battre pour chasser ce sentiment qui lui serrait le cœur. Il l’avait fait littéralement fondre, et elle se devait de lui résister. Ils étaient différents. De mondes opposés. Non, elle ne pouvait pas être faite pour lui. Se rattacher à cette idée, lui permettait de rester un minimum professionnelle, tandis que des milliers de souvenirs la ramenaient quelques secondes à ce fameux soir.

Arrivés sur le toit, les yeux rivés sur cette belle ville, Leana était silencieuse. Ce qu’il y avait devant eux n’était pas le fruit du dur labeur des hommes, mais celui de la volonté d’un seul. Le très célèbre Ezio Grey qui se tenait à ses côtés. Des milliers de femmes auraient tout donné pour être à sa place et lui auraient très certainement déjà sauté dessus, mais la fille du Sénateur n’était pas de ce bord-là. Plus intéressée par sauver les hommes des injustices de la vie, être près de lui, lui suffisait, et elle allait se contenter de le questionner. Ce qu’elle fit alors provocant une once de surprise chez le beau brun qui hésita un instant. Portant son verre à ses lèvres, elle se délecta d’une gorgée pendant qu’il prit la peine de lui répondre. Fier et effrayé. Elle n’en revenait pas. Ce qui était la force du jeune homme, était aussi une de ses plus grandes craintes. S’approchant un brin de lui, elle murmura : « Pourtant c’est magnifique…L’orgueil aurait gagné bien des créateurs et des habitants, mais moi…je n’y vois qu’une prison dorée…qu’une ville délimitée et inaccessible à tous… » La voilà pointant du doigt la faiblesse de ce qu’elle imaginait être un donjon. Elle ne voulait pas le blesser, mais il allait devoir s’habituer à cette langue bien pendue qu’elle avait. Oui, elle était comme ça…c’est tout.
Soudain, tandis qu’elle allait renchérir, elle fut coupée par le téléphone du milliardaire qui se mit à sonner. Les affaires reprenaient, et il n’allait avoir d’autres choix que de mettre fin à ce petit rendez-vous. Tournant son regard vers l’horizon, elle lui sourit quand il s’adressa à elle, alors que tout en elle aurait souhaité le retenir un peu plus. Mais le travail était plus important, et elle le comprenait. « Ce n’est pas grave allez-y…Et puis, je suis persuadée que ce sera le cas… » Immobile, elle sentit un frisson parcourir son échine dès qu’il posa ses lèvres sur peau, à la lisière de ses lèvres. Son cœur se stoppa dans sa course pour la reprendre de plus belle alors que l’homme s’éloignait la laissant seule sur le toit. Un dernier sourire. Un dernier regard. Et elle pouvait encore ressentir les picotements de cette tendresse au coin de ses lèvres qu’elle pinça inconsciemment.

Mimant dans la réalité ce même pincement, ce ne fut qu’en sentant son regard se perdre dans le sien qu’elle revint à elle. Honteuse, elle sentit ses joues rosirent, et elle baissa les yeux comme pour éviter de craquer. Elle ne voulait pas s’attacher. Elle ne voulait plus tomber amoureuse. Alors elle devait résister, pour ne pas qu’il la décontenance davantage et éveille en elle des sentiments déstabilisant. Mais il était si beau que ça en était bouleversant. Quand sa voix s’éleva, et qu’il se lança, elle sentit une vague de chaleur l’enveloppait. Son corps répondait positivement à cette attraction, alors que sa conscience elle, s’attarda sur la fin de cette phrase qui arriva enfin, oubliant cet aveu implicite. Hésitante, elle regarda l’heure à la recherche d’une échappatoire, mais aucune ne se présenta à elle. Elle allait devoir l’affronter seul à seul au restaurant, et elle le savait….il serait bien plus dur de ne pas céder à la tentation. Tout de même, elle répondit à-tâton : « Que l’on mange ensemble ? Pour un rendez-vous galant ? Heu… Voyons plutôt cela comme un rendez-vous extra-professionnel…Un moyen de continuer ce qui a pris si vite fin l’autre soir…si ça ne vous dérange pas.» Mettre de la distance. Elle avait compris la leçon, cependant ce n’était pas un refus de sa part. Voilà un point gagné pour Monsieur Grey.

© belzébuth