Je fais partie de ces personnes qui se persuadent que tout ne peut qu'être acquis qu'avec la force et la volonté. Les échecs ne me freinent pas. La mort ne me fait pas peur. La seule peur qui me gagne: perdre mes êtres chers. La seule information que je peux dire à ceux qui se mettront en travers de mon chemin: fuyez tant que vous le pouvez.
Toute histoire à son commencement. Mes origines débutent tout droit de cet homme qui s’est fait connaître de par ses nombreux actes de vols en tout genre. Cela passait par de simples vols de bijoux pour ensuite passer à l’étape supérieure qu’est le braquage de véhicules blindés. Cet homme a fait beaucoup de choses qui peuvent, et de loin, être regrettables. Le seul élément qui l’a toujours suivi : son honneur. Il possède une éthique, une morale, un code d’honneur que je ne cesserais de respecter. Je ne vais pas faire des louanges sur cet être humain. Je ne vais pas lui consacrer plusieurs pages de son histoire puisque c’est la mienne qui est concernée, mais je me dois de parler de lui. Pourquoi ? Parce que je l’aime. Il sera d’ailleurs le seul homme que je pourrais autant aimer. Il est mon modèle, mon mentor. Il est connu de tout le réseau criminel de Central City. Il s’est forgé un nom avec une confection d’arme inédite. La plupart le connaisse sous le pseudonyme de Captain Cold, tandis que d’autres le connaissent sous l’identité de Léonard Snart. Qui aurait bien pu penser que cet être qui, pourtant, semble être dépourvu de tout amour, puisse ouvrir un accès à une descendance ? Certainement pas la femme qui s’est retrouvée sur son chemin. Aujourd’hui, sachez que je suis extrêmement fière d’être la fille de Léonard Snart. J’ai omis d’évoquer la femme qui m’a mis au monde : c’est volontaire. Il est plus facile de parler d’une personne qui vit toujours, plutôt que d’une autre qui a perdu la vie. Néanmoins, même si je ne parlerais pas beaucoup d’elle, je ne cesserais de l’aimer.
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Lorsque tu es un enfant, tu ne désires qu’une chose : bénéficier de tout l’amour de tes parents et de leur attention. Seulement voilà : certains sont chanceux, d’autres non. Tu as beau prier toutes les nuits pour avoir la reconnaissance de tes parents, pour savoir s’ils t’aiment et non, rien du tout, pas de retours. Et puis, il y a aussi ces parents qui comblent leur enfant d’une montagne de cadeaux extrêmement coûteux tout en pensant que ce sera suffisant pour lui. J’ai mon vécu et je tiens à dire à ces personnes qu’aucun cadeau ne remplacera l’amour d’une mère ou d’un père. Pendant longtemps, j’ai été en colère contre mon père. En colère parce qu’il n’a pas été présent pour mon éducation lorsque je n’étais qu’une petite fille. En colère parce qu’il n’a pas soutenu ma mère qui m’élevait seule avec le peu de moyens financiers qu’elle possédait. Mon père était considéré comme un dangereux criminel. Ma mère, à mes yeux, était une héroïne. Chaque jour, je la voyais jongler entre son travail et moi. A chaque fois, elle essayait de me passer en priorité. C’est peut-être égoïste à dire, mais à ce moment-là, je n’avais pas besoin de savoir si Léonard Snart m’aimait. Je m’en fichais. Le plus important était ma mère. D’être là pour elle, de la soutenir, de l’aider, de nous entraider et d’être toujours présente pour l’une et pour l’autre. Mon enfance s’est déroulée sans la présence physique de Snart. J’ai bénéficié de l’amour d’un parent, d’une scolarité afin d’acquérir des apprentissages, de me sociabiliser avec d’autres personnes. Pourtant, même si je n’en avais que faire, ma génitrice s’entêtait à toujours me glisser quelques mots gratifiant mon paternel. A ses mots, même un sourd pourrait deviner l’amour qui la liait à lui. Snart n’est pas un homme qui court après les femmes. Il a un boulot, des objectifs à atteindre et il s’y tient. Il peut être un séducteur, mais sans dépasser les limites. Et il a fini par les dépasser puisque je suis là à vous parler, une fois encore du bonhomme glacé. Même si, à mes yeux, il ne présentait aucun intérêt pour notre famille, ce fut bien tout le contraire...
Et j’aurai vivement apprécié de savoir tout cela avant que ça ne se produise…
Et j’aurai vivement apprécié de savoir tout cela avant que ça ne se produise…
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A ce stade du récit, ce sera, certainement, la première fois que vous verrez l’héritière de Captain Cold souffrir, verser des larmes et en vouloir au monde entier de lui avoir enlevé la seule personne qui n’a jamais été aussi présente et dévouée pour elle. Captain Cold… Tout comme il s’agira de la première fois que vous la verrez posséder un véritable cœur. Que vous constaterez qu’elle est à même d’aimer, de compatir, de ressentir des émotions. La haine, la colère ne sont que les principaux sentiments qui m’arrachèrent le cœur lorsque je découvris la présence de ce charmant paternel aux funérailles de ma mère. Pour elle, je n’ai pas fait de scandale durant l’enterrement, mais aussitôt cela terminé… Je devais avoir quinze ans lorsque mon poing s’est fracassé lourdement contre la joue de Léonard. Il n’a pas riposté. Il s’est laissé faire. Et alors que des larmes coulaient, fuyaient le long de mes joues, mes poings ne cessaient de battre Snart. Oui, j’en voulais au monde d’avoir tué ma mère, mais j’en voulais surtout à mon père de n’avoir jamais été présent physiquement. Je me suis persuadée que s’il y avait été là, ma somptueuse sirène serait toujours en vie à illuminer mes journées de par son sourire étincelant. Qu’est-ce que je me fichais royalement de la réputation de ce type… Officiellement, j’étais sa fille. Officieusement, il ne m’était qu’un inconnu que je haïssais profondément. L’ironie dans tout ça ? Quand mes pensées se tournaient vers ma mère, je repensais à ses paroles concernant l’homme qu’elle avait aimé. Soudainement, comme par magie, toute ma haine et ma rancœur s’évanouissaient. Cependant, Léonard Snart ne voulait pas que toutes ces émotions disparaissent. Non. Il voulait que je m’en serve pour parvenir à mes fins. Qu’elles soient l’essence, le moteur de ma vengeance. Car oui, ma mère avait été tuée parce qu’elle avait défendu corps et âme mon père dans une affaire de vols de bijoux appartenant à une fortunée de Central City. Les autorités locales ne sont pas parvenues à retrouver les coupables. C’est à partir de là que je me suis vue partager la vie avec Captain Cold. Une vie qui me menait, en réalité, tout droit à être une véritable héritière et ce… dans tous les sens du terme.
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Etais-je prédestinée à prendre la relève d’une personne qui s’adonne à la spécialité de la cryogénie ? Pas du tout. Depuis que j’ai eu l’âge d’apprendre, de comprendre, de parler, d’entendre, d’analyser, j’ai voulu pénétrer à l’intérieur de la voie de la défense. Oui, j’ai voulu être une super-héroïne à ma manière. Veiller, protéger mes proches de quelque manière que ce soit. J’ai dû passer par toutes les professions maîtrisant le ‘sauvetage’ et la protection des innocents. Entre les pompiers, les médecins, les policiers, le terrain est assez vaste. Pourtant, et ce rapidement, ma vision se modifia complètement lorsque j’ai perdu ma mère. La vengeance est l’essence même de ma vie actuelle. Je veux qu’elle repose en paix. Et pour y parvenir, je dois retrouver les faucheurs de sa vie. La rage m’habite. Et cette rage, seule une personne peut la contrôler pour que je m’en serve à bon escient. Ce n’est pas pour rien que j’ai décidé d’entamer des études de droit intensif, de devenir une grande avocate pour avoir le contrôle sur tous les criminels sévissant dans les rues peuplant ce monde. C’était une manière comme une autre de cacher ma peine, de la refouler au plus profond de moi pour qu’elle ne puisse devenir une contrainte, un obstacle m’empêchant d’avancer. Car oui, la mémoire, la vision, tout ce qui pouvait représenter l’essence de ma mère m’affaiblissaient. Personne ne doit s’en servir pour m’atteindre. Je le refuse. J’étais bien contente que Léonard Snart se soit montré à l’enterrement de ma mère et qu’il soit, à présent, là pour sa fille. Tant d’années où je l’avais détesté. Aucune raison n’était valable pour justifier son absence. Absence… En réalité, il avait toujours veillé sur moi, de loin… Effectivement, il n’avait aucune attache pour ma mère. Il l’avait aimé, avait franchi le cap de l’union entre deux corps dans une relation intime, mais ça s’était arrêté là. Comme dit plus haut, Léonard Snart est un homme de parole. Il possède son propre code d’honneur. Et de ce fait, il s’était attribué le devoir de contribuer financièrement à notre famille en versant de sommes assez conséquentes à ma mère. Cela ne l’excusait pas puisque j’avais besoin de lui physiquement et non pas comme un spectre transparent. Maintenant, ma vie se résumait à lui seul. Nous avions des traits de caractère qui nous opposaient. Mais rien ni personne ne ferait éloigner plus longtemps le créateur et la descendante de Captain Cold.
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Avoir un père à ses côtés est l’une des merveilles peuplant ce monde. La haine ressentie pour lui s’était dissipée au fil de ces journées passées avec lui. Ne vous méprenez pas : nous ne faisions pas de promenades au sein du parc national de Central City. Non. J’ai hérité de toute la personnalité de mon père. J’ai besoin d’adrénaline, de danger, de me sentir puissante et invulnérable. Les entraînements, que j’effectuais avec Léonard Snart durant chaque soirée, chaque pause entre mes cours, alimentèrent cette soif de puissance. Je me sentais revigorée, plus vivante. Léonard m’apportait ce quelque chose qui me manquait pour que mon existence ait un intérêt. Quand je parlais de haine, elle s’en allait aussitôt sur ce punching ball qui devait encaisser mes coups… ainsi que mon père qui se chargeait de le tenir. A chaque fois, le silence complet. Seuls mes poings ajoutaient du son à ce bruit muet. Un respect sans nom commença à naître pour Léonard, ainsi qu’une admiration. A présent que mon quotidien était partagé avec lui, ma compréhension quant à ses pratiques s’éclaircissait. Le chemin pour prendre la relève du plus grand cryogéniste de ce monde se forgeait. Un enfant veut tout mettre en œuvre pour que son père soit fier de lui. Ce que je fis. Mon attitude, ma personnalité commençait par changer. Au fur et à mesure, je me montrais plus ferme, plus malicieuse, plus habile, plus froide, plus calculatrice avec les personnes qui m’entouraient. J’ai même eu l’impression, la sensation qu’un de mes professeurs me redoutait. Et juste ça me faisait afficher un grand sourire. Depuis ma naissance, j’ai toujours renié mon père. J’ai toujours vécu avec la quasi certitude que je ne le rencontrerais jamais. Au final, il fallait que je passe par là pour avoir toute cette admiration, tout ce respect pour lui. A présent âgée de dix-neuf ans, je peux affirmer que j’aime mon père et que le symbole de sa « popularité » ne sera jamais éteint.
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Une paire de lunettes de protection. Un manteau d’hiver. Un pistolet réfrigérant dernier cri. La relève est arrivée. Aux premiers abords, une jeune femme se trouvait aux côtés de Captain Cold. Un nouvel acolyte. Bien loin d’arriver au niveau de Golden Glider ou de Heat Wave, je finis par me créer une réputation et à me diversifier des anciens partenaires de mon père. Sur le terrain, il m’a bien appris une règle que je ne risque pas d’oublier : toujours se protéger soi-même. Surveiller ses arrières avant de se préoccuper de ceux des autres. Je suis désolée de le dire, père, mais je n’ai pas eu besoin de toi pour le comprendre et de le mettre en route. Central City a dû supporter mille et un visages de Karla Snart. Au décès de ma mère, j’ai voulu changer mon nom de famille et prendre celui de mon paternel était une sage décision. Après tout, Snart pouvait être une source de crainte pour ceux qui se sont déjà mesurés aux lames glaçantes de mon père. Non, je ne désire pas qu’on me craigne, mais qu’on remarque que je suis totalement fière d’être sa fille et que je ferais vraiment n’importe quoi (dans une aisance d’intelligence ferme) pour qu’il continue d’être satisfait d’avoir un tel enfant. Nullement envie d’utiliser une certaine vantardise, mais je crois bien qu’il a dû constater du potentiel qui se dégageait de ma personne. Qui aurait cru qu’il finirait par passer son flambeau à quelqu’un ? Personne. Captain Cold est un produit de son invention, d’une machination hors norme. Il a utilisé toutes ses connaissances en cryogénie et en technologie moderne pour se créer une arme dévastatrice. Cette arme, SON arme est sa signature. Il n’a eu de cesse d’user de son imagination, de son intelligente hors pair pour se forger une identité propre. Il n’a jamais eu honte de qui il était. Il se moque totalement que le monde sache qu’il est Léonard Snart. Captain Cold n’est qu’un pseudonyme, un nom d’emprunt pour lui. Pour ma part, la relève a décidé de prendre cet emprunt comme une seconde identité. Je refuse que qui que ce soit m’associe au nouveau Cold. Je prends un chemin légèrement différent de celui de mon père. Pour cause : je suis devenue avocate à mes vingt-quatre ans. Cette profession va me permettre d’utiliser certains de mes clients pour parvenir à mes fins. Cette profession va me permettre de pouvoir incriminer, d’enfermer les mercenaires qui se sont pris à ma mère. Je n’envisage pas de les tuer. Par contre, je ne donnerais pas cher de leur peau une fois que je les aurai en face de mes yeux. Car, lorsque ce jour arrivera, je m’assurerais que chacun de leurs membres soient recouverts de glace. Je voudrais qu’ils souffrent, qu’ils hurlent leur douleur jusqu’à n’en plus pouvoir. Le proverbe a bien été écrit : la vengeance est un plat qui se mange froid. Particulièrement froid…
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Je veux perdre le contrôle. Je n'ai pas peur de tout perdre. Je reviendrais encore et encore si vous me trahissez... Vous ne vous débarrasserez pas aussi facilement de moi: retenez bien cet avertissement.
Central City n’est pas une ville qui m’appartient. Elle a été, pendant de nombreuses années, la ville de mon père. Je veux voir grand. Je veux atteindre de nouveaux objectifs, de nouvelles aventures et je le remercie encore de s’être montré compréhensif pour me laisser l’opportunité d’entrer à l’intérieur d’une toute nouvelle cité. D’un côté, soyons honnête, je ne lui ai pas laissé le choix. Quoiqu’il en soit, cette nouvelle mégalopole répondant au nom de Metropolis a suscité toute mon intérêt. Elle a vu le jour grâce à un seul homme : monsieur Grey. Cet homme a vu largement grand pour ce qu’il affirme être « un nouveau monde », se résumant à être un « havre de paix » pour tout à chacun. Il pense vraiment que toute une population va le croire ? Vit-il au sein d’une utopie aveuglante ? Je vois et comprends ses intentions. Il veut protéger son pays et c’est légitime ! Le terrorisme ne cesse de s’amplifier. J’ai beau être à l’image quasi identique de mon père, jamais je ne pourrais m’abaisser à de tels agissements. Êtes-vous en train de vous demander si je peux me ranger, dans une très courte période, dans le côté des gentils sauveteurs de la Terre pour les aider à contrer une quelconque menace ? C’est possible. Uniquement si j’y trouve un intérêt, bien évidemment. L’une des raisons pour laquelle j’ai décidé de m’installer à Métropolis est de pouvoir aller à la rencontre de ce mystérieux personnage qui a, dans le creux de ses mains fermes, une entité à lui seul. Je veux découvrir ses réelles intentions, parce que j’ai décidé que cette ville allait m’appartenir. Captain Cold fait son grand retour dans cette nouvelle cité. Tout comme le prédécesseur, Cold connaîtra des alliés, mais surtout des adversaires. Et tout comme lui : Central City l’appartenait, elle était sa ville. A présent, cette installation dans cette nouvelle cité allait lui être sienne. Je commence à croire que j’ai bien fait de poursuivre la voie menant au droit. Être avocat : c’est génial ! J’aurai pu viser plus haut, plus grand et devenir… procureur par exemple ? Chaque chose en son temps.
Aujourd’hui, mon père n’est plus en capacité physique d’exercer son rôle glacial. Il m’a laissé tout son héritage. Le jour, je suis une avocate pratiquant sa profession pour que la justice soit rendue officiellement et non officieusement. La nuit, j’exerce des activités inégales sous la couverture de Captain Cold. Ne vous fiez pas au visage d’ange de cette jeune femme. Je suis Karla Snart. Faites attention à vous, mes trésors. |