chapter one, my bored life since…
On essai tous. On essai de tout notre cœur, de tout notre être de ne plus y penser. De ne plus voir en cette période une chose si horrible qu’on ne pourrait plus jamais se relever. J’avais tourné la page de toutes ces catastrophes. J’avais décidé de ne plus y accorder ne serait-ce que le quart de mon temps. Et je m’y tenais. Oui, je m’y tenais dur comme fer. « Madame Kelsey, votre père au téléphone. » Mon père. L’homme le plus influent de ma vie. Il cherchait à me marier depuis quelque temps, sans doute par peur que je ne quitte se monde aussi vite que j’y suis rentrée. Il voulait le meilleur pour moi, mais parfois, il en faisait terriblement trop. J’étais grande maintenant, et j’estimais ne plus avoir besoin d’un entremetteur, même si ça le dépassait. Ma mère nous avait quitté durant la première attaque terroriste. C’est triste à dire, mais c’est ainsi. Je ne la connaissais pas vraiment, elle n’avait jamais pris soin de moi, elle n’avait jamais cherché à me connaître pour celle que je suis, et c’est dommage. Mon père a toujours fait un pas vers moi, toujours. Elle ne faisait que s’éloigner de sa propre fille, me laissant derrière elle sans remords. Je ne convenais pas à ses critères, je n’étais pas écervelée et à la recherche de la gloire. Je n’allais jamais devenir mannequin et ça lui déplaisait. Ce qui était assez décevant dans un sens comme dans l’autre. Ils étaient en situation de divorce, et malgré tout, sa disparition avait brisée mon père. Moi ? Je la vivais plutôt bien, surtout depuis que je me sens en sécurit à Metropolis. On est riche. Terriblement riche. Et c’est sans doute pour ça que je suis à la tête de la maison d’édition la plus renommée. La publication c’était toute ma vie. J’aimais le fait de lire des textes en avant-première. De préparer des conférences de présentation des auteurs. C’était clairement toute ma vie, tout mes rêves. Je partageais cette passion avec mon meilleur ami, même s’il préférait largement le côté comptabilité de la chose. Parfois, je me demande bien ce qui peut lui plaire dans tout ça. Enfin tout ça pour dire que, comme vous pouvez le constater, ma vie c’est pas comme les feux d’artifices, c’est pas excitant. chapter two, what's love ?
« Kelsey, le jour où je t’ai rencontré est le jour où je me suis enfin senti vivant à nouveau. C’est le jour où j’ai enfin recommencé à sourire et aujourd’hui, je veux plus. Je veux que tu sois ma femme, je veux qu’on ait des enfants, qu’on vieillisse ensemble, qu’on s’aime jusqu’à la fin. Alors, veux-tu m’épouser Kelsey Sarah McComrie ? » Je sais jamais comment agir avec les gens. Comment faire pour paraître normale, mais à la fois sérieuse. Alors oui, quand il me demandait en mariage, j’avais fait une réaction assez instinctive, comme toute femme qui se respecte. Pourtant, intérieurement, je me demandais ce que j’allais faire. Si j’allais y arriver. Si j’allais pouvoir le supporter tout le reste de ma vie. Mon père était enchanté de cette proposition et je l’avais regardé avant de dire quoi que ce soit. J’avais eu le temps de croiser son regard si fier et à la fois si avide de bonheur. Ça me rendait folle de voir ça, alors j’avais regardé derrière lui, et j’avais vu la personne qui compte le plus pour moi, mon meilleur ami, mon alter-égo. Je l’avais regardé et en quelque sorte, je lui demandais la permission de le faire. Son hochement de tête avait parlé pour lui, et je m’étais refixé sur l’homme de ma soi-disant vie. « Oui. » Le sourire aux lèvre tout simplement. Ce soir-là, j’avais accepté de me lier à un homme aussi puissant que mon père. Ce soir-là, je m’étais alliée à une autre famille influente. J’avais embrassée ma destiné, j’avais embrasé mon avenir. Mon futur m’attendait, et j’avais hâte de le voir venir.Je ne pensais certainement pas que mon destin n’était autre qu’ombre et absurdité. Je ne pouvais pas imaginer que mon fiancé allait commencer à boire une semaine après notre engagement. Et je ne me doutais certainement pas que ça le mènerait à me frapper violemment. Les gens disent que je suis plus refermée sur moi-même depuis peu. Ils disent que je semble plus rude, plus froide. Et ils ont tout à fait raison, car à quoi bon rester une jeune femme souriante quand le monde qui m’entoure ne fait que me montrer que je ne suis qu’une des nombreuses pièce d’un échiquier. Mais, comme on dit, au fil du temps j’arrangerais les erreurs.